Monday, September 30, 2013

Pesticides dans le vin, seul le bio peut se rassurer

Pesticides dans le vin, seul le bio peut se rassurer !


Un « expert » se veut rassurant sur les résidus de pesticides dans le vin

Réagissant à un article du 25/09 de Sud-Ouest « Vin et pesticides : "Pas de danger toxique", dit un expert girondin » (visible ici http://www.sudouest.fr/2013/09/25/pas-de-danger-toxique-1178985-1014.php), il est quand même prudent de retenir que les lobbys de l’agriculture conventionnelle, épaulée par les multinationales pétrochimiques veulent rassurer les consommateurs. Or pour l’instant toutes les études effectuées sur les vins ont trouvé des résidus de pesticides dans les vins conventionnels, mais presque rien dans les vins biologiques.
A priori, il apparait un peu suicidaire de scier la branche sur laquelle on est assis. Pour les régions viticoles, le dilemme est de continuer à produire du vin dans un contexte socio-économique de plus en plus difficile, avec de nouvelles normes environnementales. Et de ce coté là, le vin a du souci à se faire.
En effet, quand on sait que la production viticole utilise trois fois plus de pesticides que tout autre culture en France, il y a de quoi se demander si des résidus peuvent se trouver le vin.

Pesticides appliqués par culture (selon Pesticide Action Network Europe (2008) p.7, voire [2])


Des composants dangereux retrouvés dans les vins conventionnels

L’ iprodione, un composé que l’on retrouve en moyenne à hauteur de 80 µg / litre de vin de Bordeaux est plutôt inquiétant. D’après une étude de l’Agence de Protection Environnementale des USA, une dose supérieure à 10 µg / litre provoque une baisse de la production de testostérone et la prolifération de cellules de Leydig tumorales [1] (United States Environmental Protection Agency, 1998). Cette substance est en plus classée cancérigène par  la Communauté européenne en vertu de la directive sur les substances dangereuses [2] (Pesticide Action Network Europe, 2008).
D’autres composés alarmants ont également été retrouvés dans les résidus analysés de vins non-biologiques: le pyrimethanil (83,40 µg / L), le procymidone (19.90 µg / L), l’  azoxystrobin (8.15 µg / L), le dimethomorph (8.00 µg / L), ou encore le cyprodinil (3.90 µg / L), selon le Pesticide Action Network Europe.

Globalement, les résidus cumulés  de pesticides atteignent en moyenne dans les vins non-biologiques 250 µg / litre. Par comparaison, les résidus cumulés dans les vins non-biologiques approchent 10 µg / litre, sachant que la moitié des vins bio analysés par cette étude suisse ne présentait pas de résidus quantifiable  soit inférieurs à 1 µg / litre [3] (Edder, Ortelli & Zali, 2005).

Les vins biologiques généralement exempts de résidus

Hormis quelques cas où les parcelles de vins biologiques ont reçu des traitements destinés aux parcelles voisines, les vins biologiques présentent relativement très peu de traces de ces résidus dangereux, localisés dans les 4 premiers mètres des vignes biologiques attenantes aux vignes conventionnelles [4] (Seiler, Erzinger & Wyss, 2007). Une étude allemande a démontré qu’il existe également des cas où les vins biologiques qui sont produits ou filtrés dans les mêmes endroits que les vins conventionnels peuvent également contenir des traces de résidus de fongicides et d’autres pesticides  [5]  (Bauer, Schüle, Wolheim, Wieland & Scherbaum, 2012).
La solution donc ? Pour le consommateur ; écarter les vins conventionnels et choisir des vins bios issus de producteurs indépendants reste donc la meilleure alternative pour éviter ces résidus néfastes. Pour le producteur, un espace tampon (haies vives de plusieurs mètres de large) constitue le meilleur moyen pour diminuer la contamination de la culture biologique provenant des traitements infligés aux cultures traditionnelles.

Revenez bientôt pour consulter notre article dédié à la création de haies vives, ou bandes tampons arborées, dont le but est de réduire les pollutions des cultures biologiques par les cultures conventionnelles.

Voir notre article sur Monsanto qui se bat contre les agriculteurs biologiques





[1]  United States Environmental Protection Agency (1998): Reregistration Eligibility Decision (RED) IPRODIONE: “Réenregistrement de decision d’éligibilité: Iprodione”. Prevention, Pesticides and Toxic Substances. November 1998. Page 15 . Visible: http://www.epa.gov/oppsrrd1/REDs/2335.pdf

[2]  Pesticide Action Network Europe (2008): Etude sur la présence de résidus de pesticides dans le vin. Etude Vin Pan-Europe. 6 mars 2008. London.  Page 8. http://www.mdrgf.org/pdf/Rapport_vin_pesticide_fr.pdf

[3] P. Edder, D. Ortelli, O. Zali (2005): Survey of Pesticide Residues in Wines: “Etude des résidus de pesticides dans les vins ». Service de protection de la consommation (SPCo). Département de l'Action Sociale et de la Santé. Genève. 2005 http://ge.ch/dares/SilverpeasWebFileServer/reference_11.pdf?ComponentId=kmelia704&SourceFile=1271862252149.pdf&MimeType=application/pdf&Directory=Attachment/Images/

[4]  K.Seiler, F. Erzinger, G.S. Wyss (2007): Pestizidrückstände auf Bio-Produkten ; Beurteilung der Kontaminationswege am Beispiel Bio-Wein « Résidus de pesticides dans les produits biologiques - Évaluation de la contamination à l'exemple du vin bio ». Forschungsinstitut für biologischen Landbau. Frick. Page 73.  http://orgprints.org/13419/1/seiler-etal-2007-Biowein_Kontaminationen_fini.pdf

[5]  N.Bauer, E.Schüle, A.Wolheim, M.Wieland, E.Scherbaum (2012): Organic Wine Production – Cross Contamination with Pesticide, Residues Caused by Filtration: “Production de vin biologique: Contamination croisée par des pesticides: résidus causes par filtration”. CVUAS, Chemisches und Veterinäruntersuchungsamt Stuttgart. Stuttgart. 2012

Friday, September 20, 2013

Le Commerce Equitable : Nouveau vecteur de l'insécurité alimentaire (video asso partenaire)


Une nouvelle video sur le site de notre partenaire associatif : Ekidina
Le Commerce Equitable - Nouveau vecteur de l'insécurité alimentaire
Voir la video: http://www.youtube.com/watch?v=WHEc_zIE5jg


Le commerce équitable s'étend de plus en plus dans les étalages et prône une éthique forte. Un meilleur salaire pour les ouvriers, d l'agriculture biologique... mais est-ce vraiment une bonne solution ? N'est-ce pas un risque d'insécurité alimentaire pour les pays en développement ? Ce petit documentaire de 8 minutes vous apporte un autre regard sur le commerce équitable.

Pour la voir, c'est ici:
http://www.youtube.com/watch?v=WHEc_zIE5jg

Voir aussi notre article sur la démondialisation vue d'Allemagne

Thursday, September 12, 2013

Une longue bataille pour préserver les pratiques agricoles ancestrales (Agroécologie)

Une longue bataille pour préserver les pratiques agricoles ancestrales (agroécologie)

Louisa Reynolds du Latinamerica Press (06/09/2013)
Traduit de l’anglais, recherché et documenté par Paul-Vincent Hubert.

"Les gouvernements doivent commencer à pratiquer la souveraineté alimentaire et revenir aux politiques qui ont réussi dans le passé à parvenir à l'autosuffisance" (Photo P.Hubert)


L’agroécologie, le commerce équitable, la consommation responsable et la protection des semences indigènes sont quelques-unes des pratiques que les agriculteurs mayas ont sauvées de leurs ancêtres.
Les agriculteurs mayas de la chaîne de montagnes Cuchumatanes au nord-ouest du Guatemala savent que l'agriculture biologique exige beaucoup de travail, de patience et de dévouement, mais c'est la seule voie vers le développement durable.

En 2006, ces producteurs ont décidé d'abandonner l'agriculture intensive, délaissant l'utilisation de pesticides et d'engrais chimiques. Ils ont en effet réalisé que cela stimule les rendements à court terme  en apportant peu d'efforts en apparence mais, à long terme, pollue les sources d'eau et épuise le sol. Ils fondèrent alors l'Association pour le développement durable de la Communauté de la Huista (ADSOSMHU).

La « mancomunidad », ou « Organisation communautaire» est une association de municipalités qui partagent la même histoire et la même culture. Elles travaillent ensemble pour mettre en œuvre des politiques communes et  également construire des projets d'infrastructure bénéficiant à tous les membres.

Les « mancomunidad » ont été officiellement reconnues par le gouvernement guatémaltèque lorsque le Code municipal a été approuvé en 2002.
La mancomunidad  Huista est l'une des plus anciennes organisations communautaires de Guatemala. Elle regroupe sept municipalités situées dans le département de Huehuetenango : Santa Ana Huista , San Antonio Huista, Concepción Huista , Nentón, San Miguel Acatán, Unión Cantinil, Jacaltenango et La Democracia .

Avec l'appui financier de l'ONG espagnole Paisaje, Ecología y Género  (« Paysage, Ecologie et Genre »), l’ADSOSMHU a construit un centre d’animation où les agriculteurs peuvent acheter des semences indigènes afin de cultiver maïs, haricots, ou d’autres légumes comme citrouilles, plantes médicinales,  telles que l’aloé, ou encore champignons. Ils peuvent également apprendre comment prendre soin de poissons d'aquarium ou comment produire du compost fabriqué à partir de feuilles en décomposition et de terre, du compost de lombric (appelé encore le « lombricompost »). La formation à la fabrication d’engrais foliaire à base de feuilles fermentées, d'eau et de lait de vache y est également enseignée.

Les engrais organiques

La production d'engrais organique est un processus de longue haleine,  le compostage pouvant prendre jusqu'à six mois et le lombricompostage jusqu’à deux mois et demi. En revanche, la création d’engrais foliaire, méthode la plus rapide, nécessite un mois maximum.

«Quand la Révolution verte a commencé dans les années 1950 et 1960, les agriculteurs ont commencé à utiliser des produits agrochimiques que nous avons été amenés à croire être la solution à tous nos problèmes. En utilisant des pesticides chimiques, les agriculteurs pouvaient travailler 120 mètres carrés par jour au lieu de 20 mètres carrés en cinq jours de techniques agricoles ancestrales», explique Rubén López Herrera, coordinateur du ADSOSMHU.

« Au début, l’agroécologie exige beaucoup d'efforts, de patience et de dévouement. C'est pourquoi les femmes ont été les plus réceptives à l'idée. Nous avons obtenu des résultats après deux ou trois ans seulement, mais à partir de ce moment, les rendements deviennent plus élevés que ce que nous avions avant avec des produits agrochimiques. En plus, le sol récupère ses nutriments et en plus d’avoir une couleur différente, nos produits ont un goût et une texture qui n’a rien à voir » ajoute-il. Les membres de l’ADSOSMHU consomment la plupart de ce qu'ils produisent et l’excédent est vendu sur les marchés du coin.

López souligne que l'agroécologie n’est rien de nouveau. Elle a été effectivement pratiquée par les paysans mayas depuis l'époque précolombienne, affirmation prouvée par la recherche académique [1] (Altieri & Nicholls, 2000).

Stephen Gliessman, professeur d’agroécologie à l'Université de Californie, a notamment écrit un certain nombre d'articles dans lesquels il explique comment les Mayas furent les premiers à pratiquer l'ingénierie écologique. Comme ils n'avaient pas de technologie pour atteindre les eaux souterraines, ils construisirent des canaux de drainage pour rediriger et réutiliser l'eau de pluie. Ils convertirent ainsi des marécages temporaires, connus aujourd'hui sous le nom de « Bajos », en de grands domaines agricoles. Ils mirent également en place un système de terrasses agricoles, de réservoirs d’eau ainsi que des cultures surélevées et de jardins urbains [2] (Gliessman, 1991).

L’ADSOSMHU est l'un des 60 groupements paysans qui appartient au réseau national pour la défense de la sécurité alimentaire et la souveraineté alimentaire au Guatemala (le REDSSAG), un organisme national fondé en 2004 qui vise à promouvoir l'agroécologie, le commerce équitable, la consommation responsable et la protection des semences indigènes d’Amérique Latine.

En 2011, l’ADSOSMHU reçut la récompense « Chajil Uwachulew »  (« Défenseur de la Nature») par le  Ministère de l’Environnement et des Ressources Naturelles guatémaltèque (« MARN ») pour ses efforts visant à préserver les semences natives. Cependant, López souligne que malgré ce trophée symbolique, l’ADSOSMHU n'a jamais reçu aucun soutien du gouvernement.

«Beaucoup de choses restantes doivent être faites. Nous aimerions mener une enquête approfondie nous permettant de récupérer le maïs indigène et les graines de soja. Nous aimerions également recevoir l'appui de techniciens agricoles afin de pouvoir améliorer nos cultures, mais ils (le gouvernement) sont très bureaucratiques » explique Lopez.

Le coordinateur du REDSSAG, Ronnie Palacios cite plusieurs projets réussis au Brésil, au Venezuela et dans d'autres pays d'Amérique du Sud comme preuve que l'agroécologie fonctionne bien. Palacios prétend que ce modèle pourrait aider le Guatemala à réduire sa dépendance face aux importations de  maïs et de blé. L’agroécologie pourrait également stimuler l'autosuffisance,  favoriser l'emploi dans les zones rurales et réduire l'afflux de paysans pauvres qui migrent vers les zones urbaines ou aux États-Unis à la recherche de meilleures conditions de vie. Malheureusement, Palacios affirme que le gouvernement n’a montré jusqu'à présent que peu voire aucun intérêt à soutenir les pratiques agroécologiques mayas.

« Il est nécessaire de donner la priorité aux agriculteurs de subsistance et à ceux qui vivent au-dessous du niveau de subsistance. Il faut également développer des mécanismes pour échanger des informations et effectuer des recherches scientifiques. Malheureusement, il n'y a pas de soutien. Nous avons demandé de l'aide à l'Institut des sciences et technologies agricoles (ICTA), mais ils ont refusé de lancer un projet de recherche. Le ministère de l’Agriculture, de l'Elevage et de l'Alimentation (MAGA) a un programme de verger familial que nous avons proposé d’inclure dans la production agroécologique, mais ils rejeté la proposition », raconte Palacios.

Ronnie Palacios affirme que des « intérêts économiques » peuvent expliquer la réticence du gouvernement à arrêter de prêcher les engrais chimiques et aider les agriculteurs à relancer le modèle agroécologique des Mayas. Cette remarque apparait logique lorsqu’on sait que la multinationale Disagro et d'autres grands producteurs agrochimiques ont été les principaux donateurs de la campagne électorale de ces dernières années.

Le mouvement « Campesino a Campesino »

Eric Holt-Giménez est directeur général de Food First, une organisation à but non lucratif américaine dont l'objectif principal est de forger la souveraineté alimentaire pour les droits de l'homme et des moyens de subsistance durables. Il explique que durant les années 1970, les agriculteurs mayas qui s'étaient lourdement endettés pour acheter la technologie de la Révolution verte ont été contraints de migrer vers les plantations de café, de sucre et de bananes, où ils gagnèrent des salaires de misère et durent  vendre leur travail dévalué afin de rembourser leurs prêts.

Malgré tout, un agriculteur du  département de Chimaltenango (50 kilomètres à l'ouest de Guatemala City) a commencé à expérimenter les techniques de l'agriculture biologique et a réalisé qu'il pouvait augmenter son rendement de près de 400 pour cent. D'autres agriculteurs ont cherché à suivre son exemple et ont commencé à recourir aux pratiques ancestrales mayas, les transmettant ensuite d’un agriculteur à un autre. Les agriculteurs qui ont enseigné à d'autres agriculteurs étaient connus comme « promotores campesinos » ou « paysans promoteurs ». Cette chaîne de (ré) apprentissage a ainsi  marqué le début d'un mouvement connu sous le nom « Campesino a Campesino », qui s'est propagé rapidement à travers le Guatemala, le Honduras et le Nicaragua.

«Les agriculteurs ont mis en place des coopératives pour vendre leurs produits et ont cessé d'aller sur la côte pour travailler dans les plantations. Dans les années 1970 et 1980, ils ont eu tellement de succès qu'ils ont commencé à acheter les terres des propriétaires de plantations. Ces derniers ont commencé à les confondre à des communistes et ont fait appel à l'armée, pour fuir ensuite au Mexique où ils ont par la suite détruit la paysannerie là-bas», raconte Holt-Giménez.

Le mouvement  « Campesino a Campesino » s’est ensuite amenuisé à la suite des sanglantes guerres civiles d'Amérique centrale à l'époque de la guerre froide, bien que les ONG locales telles que l’ADSOSMHU cherchent aujourd’hui à donner un nouvel élan à ces pratiques ancestrales.

Selon l’étude «Mesurer la résistance agroécologique des agriculteurs après l'ouragan Mitch en Amérique centrale», menée en 2000 par le « World Neighbors », un organisme de développement international qui travaille avec des communautés extrêmement pauvres qui luttent pour survivre, aujourd'hui, moins de 0,5% des quatre millions de petits producteurs de la région pratiquent l’agroécologie [3] (Holt-Giménez, 2000).

Les pratiques durables les plus couramment utilisées sont le labour intensif en sillons, l'utilisation de compost, la lombriculture et le fumier, ainsi que des stratégies de gestion intégrée des ravageurs incluant l'utilisation de pièges, de pesticides et répulsifs biologiques, et le recours à des insectes bénéfiques (comme la Coccinelle ou la Larve de Chrysope pour les pucerons…).

Les agriculteurs eux-mêmes, dirigés par Holt-Giménez, ont effectué les recherches et ont trouvé que les parcelles agroécologiques dans les exploitations agricoles durables avaient plus de terre arable, une humidité plus élevée dans le sol, et plus de végétation. Pour comprendre la signification de cela, après l'ouragan Mitch qui a frappé l'Amérique centrale en 1998, les terrains agroécologiques avaient 49% de glissements de terrain en moins, en moyenne 47% d'érosion en moins ; et 69% de ravinement que les parcelles conventionnelles (Holt-Giménez, 2000).

«C'est la diversification des cultures et l'agroforesterie qui a rendu le système résilient et lui a permis de résister aux changements climatiques. Cependant, les gouvernements ne prennent pas en charge l'agriculture paysanne et cela a empiré en raison des accords de libre-échange visant à expulser les agriculteurs de leurs terres et ouvrir l'Amérique latine aux investissements étrangers. Les gouvernements doivent commencer à pratiquer la souveraineté alimentaire et revenir aux politiques qui ont réussi dans le passé à parvenir à l'autosuffisance », conclut Eric Holt-Giménez.




[1] M. Altieri & C.I. Nicholls (2000): Agroecologia: Teoría y práctica para una agricultura sustentable. « Agroécologie: Théorie et Pratique pour une agriculture soutenable ». 1 Edición. Programa de las Naciones Unidas para el Medio Ambiente. 2000. México D.F., México. p.220. ISBN 968-7913-04-X . www.agro.unc.edu.ar/~biblio/AGROECOLOGIA2[1].pdf

[2] S.R. Gliessman (1991): Ecological basis of traditional management of wetlands in tropical Mexico: Learning from agroecosystem models: “Fondement écologique de la gestion traditionnelle des marécages du Mexique tropical: Apprendre des modèles agroécologiques”. In: Oldfield, M. and J. Alcorn (eds.), Biodiversity, Traditional Management, and Development of Biological Resources. Westview Press, Boulder, CO. pp. 211-229.

[3] Eric Holt-Giménez (2000): Measuring farmers' agroecological resistance to Hurricane Mitch. World Neighbors, January, 2000. www.agroecology.org/documents/Eric/synopsis.pdf