Thursday, June 27, 2013

Energies renouvelables offshores: Les éoliennes doivent apprendre à nager

Energies renouvelables offshores: Les éoliennes doivent apprendre à nager

Ecrit par Wolfgang Kempkens.
Traduit de l’Allemand, recherché et documenté par Paul-Vincent Hubert.

La révolution énergétique est en cours. Le bilan au week-end dernier: 60 pour cent de l’électricité allemande est produite à partir d'énergie éolienne et solaire. Mais une des deux technologies menace de perdre un peu de son succès: l'énergie éolienne offshore. Deux études (d’après B. Reuter (2013): « Trop de solaire serait vraiment trop cher »  [1] et M. Brück (2013): « Politique énergétique: les objectifs s'éloignent » [2]) sont arrivés à la conclusion que l'énergie éolienne offshore est encore trop chère et que son expansion en  l'Allemagne devrait donc se réduire d’ici peu.

Comme l’énergie va de pair avec la politique, la question de l’Offshore va probablement émerger après les élections. Mais le développement technologique des éoliennes en mer est quant à lui constant depuis, curieusement, le cas de la centrale nucléaire de Fukushima.

La région japonaise été alimentée par l'énergie nucléaire, jusqu'à ce que le tsunami provoque  la catastrophe nucléaire en 2011. A partir d’octobre prochain, aura lieu un petite évolution. En effet, une éolienne de deux mégawatts entrera en fonctionnement à 20 km au large des côtes japonaises, flottant à la surface de l’océan au-dessus de 120 mètres de fond. Jusqu'à présent, les éoliennes offshores sont toutes ancrées avec d'énormes fondations dans les fonds marins. Et à construire, cela prend du temps et coûte très cher. Pour les éoliennes flottantes, aucune tâche herculéenne d'installation n'est requise.

Selon le gouvernement japonais, la petite éolienne au large des côtes de Fukushima, marque les prémices d'un programme éolien puissant dans le pays.
Les générateurs [éoliens] flottants constituent donc un moyen de sortir de la chaine classique de production. Et le gouvernement nippon de cibler déjà la mise en place des premiers parcs éoliens flottants, avec une puissance totale de 1.000 mégawatts. C'est un quart de la puissance des six réacteurs détruits par la catastrophe. Fournie par Hitachi, chaque éolienne aura une capacité de sept mégawatts.

Une énergie marine perpétuelle

Un consortium mené par le groupement commercial Marubeni propose un projet sur cinq ans, réalisable dès maintenant.  Il concerne un investissement d’environ 170 millions d'euros, selon le Ministère du Commerce nippon. En plus d’être faciles à installer, car elles doivent tout simplement être larguées des navires en haute mer, les éoliennes offshores ont deux avantages décisifs. Le premier : le vent souffle bien plus fort et d’une façon plus régulière en haute-mer que sur la terre en eaux côtières. Le second : elles sont invisibles pour les habitants des zones côtières, ce qui ne provoque pas de vue négative pour le front de mer.

Ces avantages ont incité l'Union européenne à lancer d'un projet de développement initial de 19 millions d’euros pour des éoliennes flottantes. Dix entreprises et instituts de recherche provenant d’Allemagne, d’Espagne, de Grande-Bretagne, de France, de Norvège et de Belgique sont impliqués dans ce projet appelé FloatGen (pour « Demonstration of Two Floating Wind Turbine Systems for Power Generation in Southern European Deep Waters » soit « Démonstration de deux système d'éolienne flottante pour la production d'électricité en Haute Mer d'Europe du Sud »).

La version européenne de l'éolienne flottante est donc en cours de construction dans un chantier naval sur un ponton carré (voire photo). Des remorqueurs la traineront jusqu'à son emplacement futur avec une profondeur d'eau de 40 mètres et plus. Là, le ponton sera amarré à des câbles attachés à des fondations.

La Norvège a déjà franchi le pas

Les éoliennes flottantes produiront alors un courant continu triphasé et qui circulera via un câble sous-marin vers la terre. Là il sera converti en courant alternatif dans une installation située en bord de mer, car l’acheminement en courant continu vers la terre connait moins de déperditions d’énergies que celui du courant alternatif.

Pour l'entretien ou les réparations, l’éolienne flottante peut être remorquée au chantier naval. Il s’agit d’un autre avantage financier significatif, car réparer une éolienne classique en haute mer dépend de la météo et reste bien plus coûteux.

Le consortium de développement vise un peu plus loin que la Méditerranée, notamment le large des États-Unis ou celui du Japon, où le marché est déjà existant. Inversement, les Japonais espèrent également profiter de leur expérience pour trouver des clients européens.

A part un petit générateur flottant d’une capacité de 100 kilowatts au Japon, seul un modèle de 2,3 mégawatts existe à l’heure actuelle. Siemens et la compagnie énergétique norvégienne StatoilHydro l’ont positionné il y a trois ans au large de la côte norvégienne, à l’aplomb d’une profondeur d'eau de 200 mètres. Elle est amarrée au fond marin avec des câbles d'acier.




[1] Benjamin Reuter (2013): Energiewende 2033: Zu viel Solar wird richtig teuer. (Politique énergétique en 2033: Trop de solaire serait vraiment trop cher) Editions Wirtschafts Woche Green. 28-05-2013. http://green.wiwo.de/energiewende-2033-zu-viel-solar-wird-richtig-teuer/

[2] Mario Brück (2013): Energiewende - Ziele rücken in die Ferne (Politique énergétique: les objectifs s'éloignent). Editions Wirtschaft Woche. 22.06.2013 http://www.wiwo.de/politik/deutschland/atomausstieg-2020-energiewende-ziele-ruecken-in-die-ferne/8380026.html

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