Saxonie, Allemagne de l'Est |
écrit par Blaue Narzisse
Traduit de l’allemand, recherché et documenté par
Paul-Vincent Hubert
Trucs culturels
La mondialisation piétine, la Chine entretient son
"armée silencieuse" et un désir de durabilité. La décélération est en passe de devenir un substitut de religion.
Karin Kneissl a travaillé pendant longtemps en tant que
diplomate et reste considérée comme une experte en droit international.
Aujourd'hui, elle travaille en tant que journaliste et auteure. Tout en
contraste avec de nombreux analystes contemporains, il postule dans son dernier
livre, « Le monde fragmenté. Ce qui reste de la mondialisation » que
la mondialisation progressive n’est pas l'intégration de vastes zones
géographiques mais plutôt morcellement et fragmentation. La domination de
l'Occident tend à sa fin. Les langueurs nécessaires à surmonter les lignes de
fractures ethniques et religieuses ont conduit à la désintégration des États et
des systèmes politiques, ce qu’ont montré les exemples récents en Syrie ou en Irak.
« Tout s’écroule ensemble », dit l'auteur.
Mais la tendance à ces problèmes de fragmentation demeure
non seulement aux niveaux
gouvernementaux et politiques, mais également dans le tissu traditionnel de la
société qui s’effrite. «Où sont les traditions ?
Où est la cohésion familiale ?», fait-elle part à un entretien avec la
radio Allemande « Deutschlandfunks ». Kneissl n'est pas
pessimiste, mais elle est sceptique quant à la grande vision d’un monde uni. Elle
pointe du doigt la spatialité (utilisation de l’espace) et la manœuvrabilité
(liberté de choix), avec tous les risques et opportunités associés.
Karin Kneissl: Die zersplitterte Welt. Was von der Globalisierung bleibt
(Le monde éclaté. Ce qui reste de la mondialisation). Editions Braumüller
Lesethek, 288 pages, € 21,90.
L’effet secondaire de l'émergence de nouvelles puissances
et l'éclatement de l’équilibre mondial polarisé est également prouvé par les
journalistes espagnols Juan Pablo Cardenal et Heriberto Araujo. Ils montrent
comment la Chine par des moyens pacifiques prend le contrôle dans les pays en
développement et développent des structures néocoloniales. Les entreprises
chinoises sont impliquées dans des projets et des entreprises à travers le
monde, notamment pour exemple plus de 300 projets de barrages dans 66 pays. Les
banques chinoises se constituent en généreux créanciers. Les projets
d'infrastructures sont ainsi facturés en tant que «partenaires» - contre l’exploitation
presque exclusive des ressources et des matières premières en contrepartie. Ce
modèle, les auteurs l’ont identifié lors de leur voyage dans plus de 25 pays,
où ils ont visité des projets et des entreprises et discuté avec des gens sur
le terrain.
Juan
Pablo Cardenal / Heriberto Araujo: China’s Silent Army — The Pioneers, Traders, Fixers
and Workers — Who Are Remaking the World in Beijing’s Image (L’armée silencieuse de la Chine - les pionniers, les traders,
les cantonniers et les travailleurs – ce qui refont le monde à l'image de Pékin).
Editions Crown Publishing Group, 350 pages, € 28,50.
Parce que la dynamique du monde moderne est trop
difficile à gérer, les gens cherchent dans les pays occidentaux des valeurs
persistantes. L’auteur Andreas Möller en est convaincu. Les gens pensent que la
nature, la durabilité, la stabilité, la sécurité ou la décroissance sont des
valeurs certaines. Il faut arrêter de dire que la nature est en constante
évolution, ou prétendre que c’est une affaire de survie mais pas une question
de décroissance. De cette manière, une religion de substitution qui n'a rien à
voir avec le souci rationnel de son propre environnement. « Au début, il s’agissait
de la protection spécifique des biotopes particuliers dans les années 1980, mais
le discours public d'aujourd'hui est complètement dominée par le débat sur le
climat » dit Möller. La protection du climat est incompatible avec la
protection de la nature et de l'environnement, par exemple dans
l'industrialisation irréfléchie du paysage de production, d'une part par les
éoliennes, d'autre part par les installations de biogaz qui rendent nécessaires
la monoculture. La protection de nature et celle du paysage sont accessoires,
la protection des espèces compte à peine plus. Une étude a montré que les
Allemands, qui dominent la vague prisée des nouvelles énergies comme une auto-revendication
de « pionniers », ne vivent pas forcément plus « soutenables »
ou « écolos » que les gens d'Europe du sud-ouest, où les bus sont
pleins et circulent depuis 30 ans, où il y a moins de ménages à une personne et
où les gens vivent ensemble dans des familles élargies.
Andreas Möller: Das grüne Gewissen. Wenn die Natur zur Ersatzreligion wird.
(La
conscience verte. Si la nature remplaçait la religion) Editions Carl Hanser,
264 pages, 17,90 €
Définition
encyclopédique de la démondialisation : http://fr.wikipedia.org/wiki/Démondialisation
Définition
encyclopédique de la décroissance (économie) :
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